De nombreux médias, télévision et presse, locaux et nationaux se sont penchés cet automne sur notre village à propos du rejet du projet d’antenne porté par FREE, en essayant à tout prix de nous faire passer pour des passéistes qui refuseraient le progrès, des Amishs en quelque sorte…

Ces médias n’ont pas été sollicités par la municipalité, qui leur a fait bon accueil néanmoins.

Mais qu’en est-il vraiment ?

Suite à l’émoi suscité dans la population par leur premier projet, d’une hauteur initiale de 42 m, FREE a présenté à la nouvelle équipe municipale, en octobre 2020, deux projets techniques qui étaient selon eux les seuls possibles :

  • Un projet d’antenne sur le terrain de sport, identique au précédent, mais présenté cette fois avec une hauteur de 65 m (la population avait donc raison de douter de la première annonce à 42 m). Ce projet incluait maintenant une phase de viabilisation du terrain.
  • Un nouveau projet d’antenne sur le site de la carrière Massiti, d’une hauteur de 45 m celle-là, tout aussi proche des habitations.

Ces deux projets, très lucratifs pour les opérateurs, puisque leur coût global se serait situé aux alentours de 150.000 €, alors qu’on peut estimer le financement public à plus de 200.000 € par antenne (3 milliards d’euros de redevances ont été abandonnés en contrepartie du traitement de 1.000 zones blanches listées…) étaient clairement irrecevables par la population :

  • Pour des raisons urbanistiques d’abord, une antenne gigantesque allait trôner sur un village que l’on venait tout juste de débarrasser de tous ses poteaux électriques et de leurs câbles par une opération très coûteuse d’enfouissement. Personne n’aurait pu comprendre que d’une année sur l’autre on remplace une dizaine de poteaux de 10 m par un poteau dix fois plus gros de 65 m !
  • Pour des raisons sanitaires aussi, les risques encourus par des riverains si proches (moins de 100 m) et par les utilisateurs du terrain de sport, au pied-même d’une antenne très puissante destinée à communiquer à plus de 10 km à la ronde, ne sont pas négligeables.
  • Pour des raisons également de perte de confiance, la fiabilité des informations avancées par l’équipe FREE ayant trop souvent été mise en défaut (impossibilité avancée, par exemple, de faire monter une grue de travaux jusqu’à la carrière, alors qu’il y avait circulé des engins de plusieurs dizaines de tonnes, augmentations successives de la hauteur de l’antenne, coût au mètre linéaire de l’alimentation électrique variant de 100 € à 1 000 selon les moments, etc.).
  • Il a semblé également curieux que, dans le projet d’antenne de 65 m sur le terrain de sport, il n’ait pas été évoqué la nécessité technique de haubaner une construction de cette hauteur, et sur ses conséquences. La présence de haubans risquerait fort de restreindre voire d’interdire les jeux de ballon sur le seul terrain de jeu de la commune. Ce n’était donc pas une antenne de grande hauteur sur le terrain de sport, mais une antenne de grande hauteur à la place du terrain de sport.

Du coup, conformément à ses engagements de campagne « la téléphonie mobile, oui, mais pas à n’importe quel prix » le maire de Maysel, Hervé LEFEZ, a informé officiellement ses interlocuteurs de FREE et du SMOTHD qu’avec l’accord unanime de son conseil municipal et au nom de la population il refusait les deux projets présentés, et tout projet d’antenne Hertzienne de grande hauteur située en bordure du village.

La responsabilité du nouveau maire et de son équipe était de promouvoir des solutions plus intégrées, qui permettent de concilier à la fois le cadre de vie et les besoins de communication de la population.

Existait-il de telles solutions ?

Bien sûr que oui ! et le SMOTHD pouvait les promouvoir…

Il faut savoir que, techniquement, le déploiement annoncé de la 5G (il ne s’agissait à Maysel que de téléphonie 4G) va imposer de recourir à l’utilisation de la fibre optique, et à multiplier les petites antennes.

Alors pourquoi ne pas anticiper sur ce déploiement en reliant une ou plusieurs petites antennes disposées judicieusement dans le village, au réseau de fibre optique existant, qui peut tout-à-fait accueillir ce nouvel usage ?

  • Le propriétaire du réseau fibré est le département, c’est-à dire l’ensemble des communes, dont Maysel…
  • Le réseau a été déployé sous l’égide du SMOTHD, acteur du projet de couverture de la zone blanche de Maysel…
  • L’exploitant en est SFR, partie prenante du projet, qui a comme ses collègues opérateurs intérêt à ce que ce projet aboutisse.

Nos interlocuteurs ont malheureusement refusé d’explorer cette voie, qui ne s’inscrivait pas dans la stratégie de FREE, tout en reconnaissant qu’elle était techniquement faisable.

Sourde à nos demandes, l’équipe de FREE s’est contentée de nous proposer des pylônes conventionnels dont la seule variable d’ajustement a été la hauteur : 42, 65 et pour finir, peut-être 75 m…

Non, Maysel n’est pas un village d’Amishs !

Les maysellois.es ne veulent tout simplement pas que, pour des raisons financières et de stratégie nationale d’un opérateur, l’accès au réseau mobile passe par la construction dans le village d’une méga-antenne qui le défigurerait définitivement. La téléphonie mobile, oui, mais pas à n’importe quel prix